Analyse: Veillir et aider son parent vieillissant

Vieillir et aider son parent vieillissant dans Grandir de Sophie Fontanel et dans Patrimoine de Philip Roth.


Lors de la deuxième moitié du 20e siècle, la vieillesse, qui est très présente démographiquement, suscite un intérêt prononcé et devient un sujet important dans la littérature, on y évalue l’état de l’aîné, les liens qu’il partage avec son entourage, ainsi que comment on perçoit la vieillesse.[1] La manifestation d’intérêt pour la vieillesse amène une réflexion sur le cycle de la vie. Ces réflexions humaines progressistes évaluent l’existence des individus, leurs réussites, leurs pertes, le sens de leur existence, puis leur avenir. Cette analyse porte sur la vieillesse et ce, dans le cadre d’une comparaison entre deux romans. Il est intéressant de réfléchir sur le sujet et de le comprendre, afin de saisir le mécanisme des aînés, sujet qui est d’actualité étant donné que la société comporte une population de plus en plus vieillissante. Cette analyse concerne Grandir, le roman d’autofiction publié en 2010 de Sophie Fontanel qui raconte sa relation avec sa mère. L’auteure évoque la perte d’autonomie et de lucidité de sa mère, puis elle révèle aussi son sens de l’humour. Sophie Fontanel relate ses questionnements sur son rôle dans cette relation. Un jour, elle réalise que l’amour qu’elle porte à sa mère est important. L’auteure  grandit psychologiquement par les effets de cet amour et par le courage qu’elle retrouve en elle-même. Cette analyse concerne également Patrimoine, le roman biographique publié en 1991 de Philip Roth où il raconte sa relation avec son père et l’évolution de la tumeur du cerveau de celui-ci. L’auteur guide son père et l’assiste jusqu’à sa mort. Philip Roth s’identifie à son père, ce qui le mène à réfléchir sur la vie. Les romans reflètent les moments vécus des auteurs avec leurs parents aînés dans une approche émotive et descriptive, selon leur point de vue. Les parents vieillissants des auteurs dépendent de leurs entraide, car leurs états se sont dégradés. Les auteurs relatent la relation qu’ils entretiennent avec leurs parents matures durant les moments qu’ils les fréquentent, les questionnements qui les assiègent, puis les révélations qu'ils découvrent par cette expérience telle que la vie est un trésor qui n’est pas inépuisable et qu’elle est fragile. Les parents âgés, dans les romans, seront comparés en ce qui concerne le changement de leur corps, leur mémoire, puis leur filiation.



Sophie Fontanel
L’écriture du corps :


L’écriture du corps dans Grandir de Sophie Fontanel :

L’écriture du corps est caractérisée par la maturité du corps des vieillards qui, elle, est reliée à l’évolution psychologique et également à l’évolution physique. Le vieillissement contribue à la transformation de l’aspect du corps et par sa signification, à l’écoulement du temps. La description du corps par les écrivains, parle d’une peau fripée et des muscles affaiblis en ce qui concerne l’anatomie, puis par une dégradation de la coordination.[2] Dans Grandir, la narratrice, qui est aussi l’auteure, présente sa mère âgée de 86 ans au début du récit, selon son point de vue : « Pour la personne qui entre dans la pièce et la découvre, elle est d’abord un sourire. Les cheveux courts, abondants, souples, fins et blancs, volettent autour d’un visage devenu la lumière même. »[3] La description énumérative illustre l’apparence de la mère de façon positive, elle semble une femme en santé. Puis, le rythme des adjectifs vient donner un ton admiratif à la description de son apparence, faite ici par sa fille, la narratrice. La vieillesse de la femme est présente physiquement, si l’on se fie à l’énonciation descriptive des cheveux de celle-ci, cependant elle est décrite de façon si angélique que ce qui est mis en évidence est davantage sa sagesse, ce qui la fait paraître, aux yeux de sa fille, comme la mère idéale. La représentation de la vieillesse, à ce moment-là, est optimiste.

Par contre, l’écriture du corps est ambivalente, car un côté pessimiste est utilisé lors de la description de la dégradation progressive du corps qui advient au moment où l’individu prend conscience de l’état du corps qui s’affaiblit.[4] L’auteure relate un moment, qui se situe au milieu du récit, alors que sa mère se retrouve au sol suite à une chute et qu’elle constate que celle-ci est affaiblie : « Mais l’effort rien que pour se tourner sur le sol, elle ne peut le fournir. Au bout du compte, elle accepte que je la porte. »[5] La narratrice indique l’intention qu’elle a de s’impliquer dans la situation. La narratrice a évolué psychologiquement et s’est adaptée à la condition de sa mère, ce qui lui permet maintenant de prendre la responsabilité de l’aider dans une situation qui a été imposée par la faiblesse de celle-ci. De plus, la narratrice prend conscience de la faiblesse du corps de sa mère dans la description narrée par un ton déchirant et utilisant les négations « rien que » et « ne peut ». Ensuite, la mère prend conscience de sa propre faiblesse puis, montrant sa vulnérabilité et perdant son autonomie, accepte d’être portée par sa fille.

Enfin, la conscience du corps vieillissant chez les personnages fait ressentir à ceux-ci des émotions diverses et modifie le comportement qu’ils ont l’habitude d’adopter.[6] La dégradation du fonctionnement du corps de la mère de Sophie Fontanel est présentée au milieu du  récit d’un point de vue partagé entre l’optimisme et le pessimisme, c’est le moment où la narratrice regarde manger sa mère : «Va-t-elle le faire, cet effort ? C’en sera un, car déjà elle a toutes les peines du monde à tenir sa fourchette tant les forces miraculeuses de la vie sont en train de la quitter. La main se hausse jusqu'à la bouche, bouche qu’elle n’ouvre qu’avec mille précautions, comme s’il s’agissait d’une fine membrane dont elle seule, ma mère, connaîtrait la fragilité.»[7]

L’espoir est de mise pour le rétablissement de la mère de l’auteure, car la narratrice pose une interrogation optimiste. Elle prend conscience des efforts gestuels de sa mère par une déclaration d’adjectifs qui est pessimiste « les peines » et l’autre « forces miraculeuses ». La description de l’action qui suit et la répétition du mot « bouche » sont des éléments qui insistent sur l’état du corps de la mère aîné qui se dégrade. La métaphore comparative suivante aussi démontre l’état de son corps, mais de manière à insister sur sa fragilité: « […] bouche qu’elle n’ouvre qu’avec mille précautions, comme s’il s’agissait d’une fine membrane […] » Elle désigne la « bouche » qui est comparé à « une fine membrane ».  Sophie Fontanel ajoute une hyperbole,  « mille précautions », afin de donner un ton de douceur relié à la minutie de l’action que sa mère exécute, elle prend conscience des effets de la vieillesse et la lenteur du corps à se mouvoir. Les émotions qui s’entremêlent dans la description sur l’état physique de la mère tends vers une conscience de son état et amènent à réfléchir sur la vieillesse pour ainsi la comprendre. La compréhension du mécanisme de la vieillesse dans son ensemble biologique apporte une conscience du phénomène.

Philip Roth

L’écriture du corps dans Patrimoine de Philip Roth :

Dans Patrimoine, le narrateur, qui est aussi l’auteur, présente son père Herman âgé de 86 ans. Au début du récit, Herman constate dans un miroir la  dégradation de son corps vieillissant :

Puis, le lendemain matin, dans la glace de la salle de bains, il avait constaté que la moitié de son visage ne lui appartenait plus. Ce qui, la veille encore, lui ressemblait ne ressemblait maintenant plus à personne : la paupière inférieure de son  œil malade godait vers le bas, découvrant la membrane inférieure, la joue était, de ce côté, devenue flasque et sans vie, comme si elle avait été désossée, et ses lèvres n’étaient plus rectilignes, mais étirées et rabattues en diagonale sur son visage. [8]

L’écrivain, selon le contexte, exprime son point de vue sur la vieillesse, décrit la façon dont les gens acceptent celle-ci, ainsi que ses impressions sur leur situation.[9] Les verbes sont à l’imparfait dans la description de l’état physique d’Herman, c’est la transition entre son état passé et son état présent. Le point de vue de l’auteur sur la vieillesse du corps de son père est tragique dans le ton, car la négation est présente dans l’extrait : « […] son visage ne lui appartenait plus.» et « […] ne ressemblait maintenant plus à personne […]». D’ailleurs, la répétition de « son visage » et de « ressemblait » insiste sur l’objet du drame avec des longues phrases qui étirent l’émotion du moment. La comparaison suivante, « […] devenue flasque et sans vie, comme si elle avait été désossée […] », illustre  l’état changeant du corps par « désossée » pour décrire la joue qui perd de sa contenance. La sensation qu’éprouve Herman à propos de son vieillissement est une constatation de la transformation de son corps ; la vieillesse s’affirme et il en subit les effets. Herman subit la vieillesse du vieux relatif, c’est-à-dire lorsque les signes de l’âge apparaissent.[10] La représentation de la vieillesse, à ce moment-là, est pessimiste. Puis, l’auteur poursuit sa description de la dégradation du corps tout au long du récit.

Dans le même ordre d’idée, l’écriture sur le corps est nuancée, car un côté optimiste est aussi présenté à cause de la représentation du vieillissement normal dans le cycle de la vie. Dans la société, le vieillard symbolise l’expérience, la culture et l’approche de la mort. Les sociétés américaines d’aujourd’hui sont favorables au prolongement de la vie, une personne vieillissante peut espérer être en santé encore plus longtemps.[11] L’auteur raconte le moment où son père va consulter le médecin pour la surdité de son oreille droite :

Bientôt, il n’entendit plus de l’oreille droite. Le médecin de Floride examina l’oreille et évalua la baisse de l’acuité auditive, affirmant cependant qu’elle était sans rapport avec la paralysie faciale. C’était, tout bonnement, une des conséquences de l’âge : la surdité de son oreille droite évoluait probablement au même rythme que la baisse de l’acuité visuelle de son œil droit, et il venait seulement de s’en apercevoir. [12]


Le moment où il décrit les fonctions du corps de son père aîné qui perdent de leurs capacités semble pessimiste à cause de la négation présente dans l’extrait : « n’entendit plus». Or, même s’il démontre le côté négatif de la situation, soit la surdité, la perte visuelle et la paralysie faciale, le côté optimiste est démontré par le médecin qui sous-entend que se sont des conséquences légères. Le narrateur utilise l’expression « tout bonnement » pour appuyer, sur un ton léger, que l’état de son père n’est pas grave. La vision de la vieillesse est ici décrite de façon positive, l’auteur le démontre lorsqu’il fait la remarque que son père vient seulement de s’apercevoir de son état vieillissant.

Enfin, Philip Roth donne une image positive de la vieillesse en prenant conscience de l’état du corps de son père aîné et tout en acceptant la dégradation de celui-ci. L’écriture de la vieillesse n’est pas neutre, car elle est soit idéalisée, soit sombre.[13]  Vers la fin du récit, l’auteur décrit le moment où il est en train d’assister son père affaibli qui prend son bain, il décrit également le corps de celui-ci pendant qu’il se nettoie: « […] il se mit à fléchir les genoux, et je pouvais voir les muscles jouer dans ses maigres jambes. Je regardai son pénis. […] Il était gros et consistant, la seule partie de son corps qui ne trahissait aucunement son âge.  […] Je lui lavai le dos et, alors que j’observais combien son corps était devenu pâle, […] »[14] On constate, par les gestes d’Herman et les observations de son fils, l’état des muscles et des jambes de ce premier, soit la faiblesse de son corps qui est décrit avec des adjectifs tel « maigres » et «pâle». La description est aussi positive, car à la vue admirative du fils, le corps du vieil homme symbolise encore la force si l’on observe son membre reproducteur robuste sur lequel l’âge n’a pas eu prise. Philip Roth observe l’aspect du corps de son père et  l'identification à lui dans sa vieillesse, car un jour il vivra la même transformation.



La comparaison :

L’écriture du corps des deux romans présente plusieurs ressemblances. L’utilisation d’adjectifs qualificatifs et de séquences d’énumérations longue sont présentes, elles illustrent la description du corps des parents aînés, afin d’établir la description du physique, selon le point de vue des auteurs. Le ton est émotif dans la description consciente du corps de leurs parents vieillissants. Le style des auteurs montre qu’ils ont un besoin de détails pour faire une description complète des corps et de la situation. D’ailleurs, la relation que les auteurs entretiennent avec leurs parents est une relation d’entraide, souvent par leur contact avec le corps de leurs parents comme il a été mentionné plus haut. Les différences entre les romans résident dans la variation des actions, par exemple, au début du roman, Sophie Fontanel admire sa mère en santé, tandis que plus tard dans le livre elle perd ses illusions, car sa mère oublie des éléments de sa vie et tombe souvent. Par contre, elle finit par  accepter l’état de sa mère aînée, vers  la fin du livre. Le début de l’autre roman présente le déclin de la santé du père de Philip Roth, alors qu’à la fin du livre, il admire son père même si celui-ci devient de plus en plus malade. Une évolution psychologique s’opère chez les auteurs dans le déroulement de ses différentes actions, ils perçoivent la vieillesse de façon plus favorable. L’évolution des actions dans les romans se voit aussi par le changement de niveau de l’écriture du corps, dont le ton change de l’optimisme au pessimisme, ou dans le sens contraire, tout cela au travers de la variation des actions décrites par les auteurs.


Le travail de la mémoire :


Le travail de la mémoire dans Grandir de Sophie Fontanel :

Tout d’abord, l’analyse du travail de la mémoire des aînés  porte sur son fonctionnement. Le travail de la mémoire de la personne âgée peut se dégrader. Dans Grandir, l’auteure évoque le moment où elle est en discussion avec sa mère à propos de l’état de sa mémoire vers  le milieu du récit:

Un bref instant, diversion, on parle de sa mémoire. « Ah, celle-là… je la perds », elle prévient. Je propose qu’on considère son cerveau, non pas comme un écrin qui se vide, mais, au contraire, comme un endroit riche et relié aux évènements de son parcours, sensations, agréments, dossiers classés, amours, déceptions dépassées, faits marquants, surprises, aventures, mésaventures, exultations, récits. Je fais valoir que cette luxuriance en elle, eh bien c’est ça qui fait qu’elle ne se souvient pas. Parce qu’une chatte n’y trouverait pas ses chatons, devant tant d’éléments. [15]

La réponse de sa mère présente la conscience des défaillances de sa mémoire, en fait dû à sa vieillesse. Sophie Fontanel explique la capacité de la mémoire de sa mère pour se rappeler des évènements ; elle fait une longue énumération d’éléments que cette mémoire a vécue. Elle présente la mémoire de sa mère, de façon positive, par la comparaison: « Je propose qu’on considère son cerveau, non pas comme un écrin qui se vide, mais, au contraire, comme un endroit riche [...] ». La charge d’informations que la mémoire doit retenir est présentée par l’auteure comme une justification au manquement de sa mère à se souvenir, c’est pour cette raison qu’elle utilise un ton léger pour l’illustrer: « Parce qu’une chatte n’y trouverait pas ses chatons, devant tant d’éléments » L’auteure a un point de vue positif en raison de l’image de la chatte devant les chatons, pour souligner le lien entre parent et enfant qui est un lien important comparé aux détails de la mémoire.

Par contre, le travail de la mémoire peut s’amoindrir en vieillissant, tout en exposant l’individu au danger. L’auteure mentionne vers le début du récit un évènement durant lequel sa mère a eu une faiblesse en tombant au sol: « Elle reste par terre deux heures, espérant un coup de fil. À cet instant, elle n’arrive plus à se souvenir de nos numéros de téléphone, ni même du maniement du téléphone, du comment marchent ces machines. »[16] Le souvenir de la mère est défaillant, elle met en danger sa personne en ne se souvenant pas des détails importants pour demander de l’aide comme obtenir le numéro de téléphone de sa fille ou comprendre le mécanisme du téléphone. Dans l’évènement raconté par l’auteure, l’utilisation de la négation insiste sur le problème de la mère causé par sa mémoire affaiblie et elle ajoute une tension dramatique: « n’arrive plus à se souvenir » et « ni même du maniement du téléphone ». La description par Sophie Fontanel de la situation met l’accent sur l’incapacité de sa mère à se souvenir, afin de trouver de l’aide et sur son intention, puisqu’elle est sur le sol pendant deux heures dans l’espoir que quelqu’un appelle, consciente qu’elle perd de son autonomie en souhaitant l’appel. L’auteure réalise en décrivant la scène dramatique qu’elle est impuissante à aider sa mère face à sa dégradation mémorielle.

Enfin, le travail de la mémoire fait aussi surgir des souvenirs plaisants. Ces souvenirs amènent parfois les individus sur les lieux du passé, afin de faire revivre ces bons moments.[17] L’écrivain utilise sa mémoire et celui de l’entourage pour construire la vie du personnage vieillissant.[18] L’auteure décrit la réaction de sa mère qui hoche la tête pendant une discussion au début du récit et cela fait surgir un souvenir chez Sophie Fontanel: « Elle hoche la tête, elle est d’accord. Elle approuve tant et si bien, ma mère, que cette tête elle la penche sur le côté, elle le faisait jadis pour contempler un travail accompli, un sapin décoré, un bâti sur une jupe, ces réalisations dont on  peut retirer une fierté. »[19] Le mot choisi par l’auteure, « jadis », est un qualificatif du passé et il est utilisé dans un ton optimiste puisque c’est un souvenir plaisant. Le geste a été exécuté de manière inconsciente par la mère, il a su traverser le temps en imprégnant la mémoire de sa fille. Elle relate ce moment en énumérant des éléments de son souvenir pour décrire sa mère comme une femme qui sait reconnaître le travail accompli.



Le travail de la mémoire dans Patrimoine de Philip Roth :

Pareillement, l’analyse du travail de la mémoire des aînés porte sur son fonctionnement actif ou passif. Cette mémoire peut être claire ou diminuée et elle confirme si la vie était accomplie ou non. Un bilan de la vie fait fonctionner la mémoire au stade de la vieillesse et fait prendre conscience qu’il est trop tard pour faire des changements.[20] L’auteur met en lumière le souvenir de son père sur sa vie :
Il nous raconta tout cela, à Lil et à moi, comme nous commencions à descendre North Broad Street. « De toutes les associations de ce genre, notre association familiale, dit-il, était à l’époque l’une des plus importantes et des plus solides de tous les États-Unis. » C’est exactement sur ce ton qu’il avait coutume de me dire, quand j’étais petit garçon [...] [21]

L’utilisation par le père du pronom possessif « notre » est un signe de possession et montre que celui-ci est fier de son passé. Aussi, le verbe au passé « était » et les mots « à l’époque » font référence au passé. La description que fait son père sur sa compagnie d’autrefois est présentée avec fierté, il utilise des adjectifs pour la qualifier comme « l’une des plus importantes » et « des plus solides ». Le souvenir confirme sa vie accomplie.

Ensuite, le travail de la mémoire apporte pour certains individus des souvenirs précis sur les lieux ou les individus que la personne aînée a fréquentés. L’auteur relate un moment où il est accompagné de son père alors que celui-ci croise une connaissance: « [...] il cite pour cette autre Mme Berkowitz les noms de tous les petits commerçants dont, dans Central Avenue, les magasins étaient voisins de celui de son mari, quelque quarante ans plus tôt. J’attendis patiemment qu’il eût fini de faire son étalage de son infaillible mémoire, [...] »[22] L’auteur mentionne les dires de son père, racontant que celui-ci fait une description précise de ses souvenirs passés, soit une énumération des lieux et des gens qu’il a rencontrés durant sa vie. L’utilisation de verbes au passé démontre bien que le père âgé relate des souvenirs. Le fait qu’il soit toujours capable de situer ses souvenirs dans le temps, à l’aide des mots  « quelque quarante ans plus tôt » par exemple, démontre bien que le travail de sa mémoire est encore précis. Le fils reconnaît avec admiration la capacité de son père à se remémorer ses souvenirs en utilisant l’adjectif  « infaillible » pour qualifier la mémoire de celui-ci. Ces retours en arrière sont caractéristiques des individus âgés, qui prennent le temps de s’attarder à leurs souvenirs pour faire le bilan de leur vie, puis en retirer des résultats. Ces souvenirs précis démontrent aussi une maîtrise de ses connaissances, donc ayant une mémoire claire, il ne risque pas de mettre sa vie en danger.

Enfin, le travail de la mémoire fait surgir des souvenirs qui font parti du passé des personnages. L’auteur présente vers la fin du récit le souvenir d’un médecin ayant connu son père: « Dans sa réponse au médecin, Creedon mentionnait avoir invité mon père à déjeuner au siège social de la compagnie quelques années plus tôt ; [...] Creedon décrivait mon père comme quelqu’un d’intéressant, [...] »[23] Ce souvenir du médecin à propos du père de l’auteur démontre qu’il avait une opinion positive de celui-ci. L’auteur relate le point de vue du médecin et l’évènement de leur rencontre dans le récit, afin de faire le portrait de son père et de raconter un moment de sa vie passée. L’auteur a parfois recours à la mémoire d’autrui pour parvenir à reconstruire la vie de son père comme elle était dans le passé.[24]


La comparaison :

Le travail de la mémoire des personnes aînées peut être comparé dans les deux romans. Sophie Fontanel présente, sur un ton dramatique, la mémoire de sa mère qui se dégrade. Elle décrit celle-ci en illustrant le danger qu’entraînerait sa défaillance sur la vie de sa mère, et ce dans les moindres gestes du quotidien. Mais, malgré la dégradation de la mère, l’auteure garde un bon souvenir de celle-ci, ce qui est caractérisé dans son portait. Au contraire, le roman de Philip Roth montre un vieil homme, son père, ayant une mémoire précise ; celle-ci qui n’ayant pas subi de dégradation, elle se révèle utile dans son quotidien et ne constitue pas un danger. L’auteur fait éloge de l’efficacité de la mémoire de son père avec un ton optimiste. Le médecin et son fils gardent un souvenir optimiste d’Herman, ce qui contribue à construire son portait. Ces romans se ressemblent parce qu’ils évoquent les souvenirs de la vie passée de ces parents âgés qui ont été des gens intéressants et qui le sont toujours, conservant leurs manières d’autrefois. Par contre, ces romans présentent deux personnes âgées différentes, soit la mère de Sophie Fontanel et le père de Philip Roth. La mère de cette auteure possède une mémoire qui se dégrade, ce qui devient un handicap, car elle ne peut plus fonctionner de façon autonome. Tandis que  le père de Philip Roth se souvient habilement des moindres détails, ce qui fait de lui une personne plus autonome. Le travail de la mémoire de la mère suit un mode passif, c’est-à-dire que son fonctionnement est diminué, par contre le travail de sa mémoire du père est plutôt actif, car son fonctionnement est continuel. Ces deux individus sont en relation avec leur enfant, ce qui est un repère favorable dans leur vie.


La filiation :


La filiation dans Grandir de Sophie Fontanel :

La relation entre la personne vieillissante et l’enfant est privilégiée par le lien familial. Le fait d’être témoin du déclin de leurs parents a tendance à rendre les enfants plus matures et en voyant ceux-ci vieillir, les liens qui les unissent se renforcent. Le point de vue de l’enfant change en constatant qu’un jour il deviendra vieux lui aussi, puis mourra. L’enfant en vient à s’identifier à son parent vieillissant, puis un rapprochement s’opère entre le parent et l’enfant, car ce dernier saisit le besoin de soutien. Les parents rappellent à leurs enfants la fragilité de l’existence.[25] La motivation des enfants afin d’apporter leur aide à leurs parents âgés dépends de leurs disponibilités et de leur altruisme, soit ici de leur désir de se préoccuper du bien-être de leurs parents. Les parents aînés comptent sur leurs enfants pour recevoir de l’aide, mais c’est par leur présence dans leur vie qu’ils les aident et non en leur envoyant de l’argent. Alors ils se sentent bien émotionnellement, car ils sont en relation avec eux. [26]

Sophie Fontanel réfléchit durant une nuit suite à la révélation que sa mère se laisse mourir et le lendemain, elle va lui rendre visite:

À 8 heures du matin, ça y est, j’avais accepté. Je me levai, je filai chez ma mère, je m’assis sur une  chaise près du lit : « Maman, je  lui disais pour la première fois depuis l’enfance : je t’aime. Tu es ma vie. Et comment, si je t’aime, toi qui est ma vie, je ne le pourrais pas. Écoute, je veux que tu me donnes l’autorisation d’appeler le docteur [...] Je te donnerai du courage, je le pourrai. » [27]

Le temps est important, il indique le moment où l’auteure réalise les liens qu’elle a avec sa mère et le moment où elle prend la décision de soutenir celle-ci avec altruisme, cela est souligné avec les mots « À 8 heures du matin ». Elle devient plus mature face à la situation. La réplique de l’auteure est faite avec un ton doux dans une approche émotive, elle commence par « Maman », signe d’importance et d’un lien affectif, puis elle dit répétitivement « je t’aime ». Elle ajoute « ma vie » aussi pour insister sur l’importance que sa mère a pour elle. L’auteure demande la permission de sa mère pour lui donner son soutien par le mot « autorisation », elle ne veut pas lui enlever ses désirs autonomes et elle se préoccupe de son bien-être. Sophie Fontanel s’engage aussi à donner du courage à sa mère pour qu’elle continue à vivre.

L’aide que l’enfant apporte à son parent implique des changements dans sa vie émotive, physique, sociale, puis financière. Le vieillissement impose un soutien de court et à long terme, ce qui implique que les rôles entre les parents et l’enfant soient inversés. Les parents aînés reçoivent des diagnostics que les enfants doivent accepter. L’échange d’amour et de soins aidera les liens familiaux.[28] La narratrice annonce qu’elle ne peut se présenter à un rendez-vous avec des amis, car elle soigne sa mère : « Étant donné l’état de ma mère, j’ai pris le pli, depuis quelques années, de renoncer in extremis à un dîner à une sortie. J’envoie un texto qui exprime mon regret de ne pouvoir être présente, sous-entendu que mon être est rendu ailleurs. Ce qui n’est pas une inexactitude. »[29] L’annonce de l’état de la mère est présentée comme une situation grave par l’auteure. Les mots « j’ai pris le pli, depuis quelques années » indique qu’elle s’est habituée d’agir pareillement depuis un certain temps, un indice que le soutien envers sa mère est à long terme. Son comportement est un sacrifice, elle utilise le verbe « renoncer » pour l’indiquer. La situation où doit s’occuper de sa mère fait en sorte qu’elle mène une vie sociale diminuée. Les rôles mère-fille s’inversent, la fille devient la mère. L’aide implique des changements dans la vie de l’auteure pour soutenir sa mère aînée.


La filiation dans Patrimoine de Philip Roth :

Quand l’enfant constate le vieillissement de son parent et qu’il agit en conséquence, cela l’amène vers son évolution en développant de la maturité. Il comprend le besoin de son parent. L’enfant change psychologiquement à l’approche de la mort de son parent et il remarque que la vie est fragile. L’auteur relate le moment où, à la fin du récit, son père est dans un état grave et l’enfant doit décider de le débrancher ou non :

Au cours d’une atroce épreuve de douze heures qui commença le 24 octobre 1989 juste à minuit, et prit fin le lendemain juste après midi, il lutta haletant pour maîtriser son souffle avec une stupéfiante énergie, ultime démonstration de l’obstination et de la ténacité dont il avait fait preuve toute sa vie. Stupéfiant. [...] Une décision s’imposait sans tarder et, mon frère étant encore à bord de l’avion qui l’emmenait de Chicago, il m’incombait à moi seul de la prendre. [...] Comment pouvais-je prendre sur moi de décider que mon père devait en finir avec la vie, cette vie que nous disposons qu’une seule fois?[30]  

Le lien entre le fils et le père est émotif, car la mort de ce dernier est proche. Philip Roth est conscient que son père doit mourir, celui-ci a vécu une longue vie. Il comprend qu’elle est épuisable. Cette conscience est relatée par la description énumérative remplie d’adjectifs comme « stupéfiante énergie », « ultime démonstration » et « ténacité », ce qui appuie l’épreuve de son père dans son passé face à la proximité de la mort. La situation est décrite avec un ton dramatique par les mots « atroce épreuve », « fin », « lutta haletant » et « m’incombait ». L’auteur aperçoit l’évènement comme un changement brutal, il se met à se questionner sur la décision de débrancher les respirateurs et sur sa responsabilité face au bien-être de son père. L’auteur comprend par l’évènement le besoin de son père, il y fait face et il l’aide. Le fils exécute le débranchement dans le passé, ce qui est indiqué par « commença le 24 octobre 1989 » et par le combat de son père pour garder son souffle, c’est sa façon de l’aider en le laissant mourir. Le passé « prit fin le lendemain » est l’indication de la mort de son père. Philip Roth agit dans cette épreuve, ce qui le mène vers la maturité.

Les enfants doivent accepter le vieillissement de leurs parents, surtout quand il y a un diagnostic annoncé. Le soutien envers ces parents est primordial dans le cheminement de leur vie. Philip Roth appelle son ami médecin pour avoir des conseils sur la tumeur de son père, celui-ci lui répond : «  Simplement, dites-vous bien une chose ; vous ne pouvez pas empêcher votre père de mourir, et il se pourrait que vous ne puissiez l’empêcher de souffrir. J’ai vu des centaines de gens confrontés à ce problème avec leurs parents. [...] Avec lui, semble-t-il, cela ne sera pas aussi facile. »[31] L’ami de Philip Roth souligne avec un ton franc les faits, malgré l’inquiétude de l’auteur pour son père, il ne doit pas tenter d’empêcher le déclin. Cet ami insiste pour que l’auteur accepte le diagnostic. Il ajoute que malgré le soutien de celui-ci pour son père, il sera difficile émotionnellement et physiquement. Son soutien ne doit pas porter un espoir, afin de ne pas se faire croire que son père sera toujours vivant. Ce qui importe est l’aide altruiste et le bien-être de son parent. Les rôles père-fils sont inversés, car le fils devient le père en voulant s’en occuper.



La comparaison :

On peut comparer la filiation des personnes aînées dans les deux romans. Les liens entre Sophie Fontanel et sa mère deviennent plus solides, car la fille se rapproche de sa mère en voulant s’en occuper. La déclaration d’amour de l’auteure vers sa mère contribue au lien affectif entre elles. L’auteure devient mature face à la vieillesse de sa mère, car celle-ci requière des soins, elle réalise et agit de façon altruiste pour son bien-être. L’auteure prend conscience que son implication compte beaucoup. La filiation de Sophie Fontanel est similaire à la relation de Philip Roth et de son père. Celui-ci doit accepter l’état de son père et l’aider de manière à lui donner des soins et du soutien. La relation père-fils est inversée, le fils s’occupe du père comme montré dans l’analyse. L’auteur mûrit par l’épreuve à laquelle il fait face, celui-ci comprend que la mort est la meilleure issue qu’il peut offrir à son père souffrant en le débranchant, il ne pense pas à lui-même de façon égoïste en voulant le maintenir en vie. Par contre, il y a une légère différence entre les romans dans la filiation à propos des changements conscients des enfants, quand ils doivent s’impliquer pour le soutien du parent aîné. Sophie Fontanel réalise rapidement les changements qui sont importants dans sa vie en devenant la mère de sa mère, des sacrifices d’ordre social et des soins à long terme qui prennent de son temps. L’auteure est touchée fortement par ces changements de manière émotive et sociale, mais Philip Roth est touché autrement, car il décrit le cheminement avec son père pendant lequel les émotions sont touchées, mais pas sa vie sociale. La réalité est la même, par contre, entre les deux romans : les liens entre parents et enfants sont importants.

Pour conclure, l’analyse des deux romans illustre que les deux œuvres, à propos de la vieillesse, illustrent une description du corps des parents aînés, selon le point de vue des auteurs. En effet, le ton est souvent émotif. Le corps des parents âgés est décrit de façon détaillée, à l’aide d’énumérations, d’adjectifs, de métaphores et de comparaisons. Dans un autre ordre d’idées, les romans présentent deux personnes âgées différentes, une dont son état la rend moins autonome et une autre qui ne l’est plus du tout. Cette différence influence les types de descriptions. À travers les descriptions des auteurs, on devine aussi la relation qu’ils ont avec leurs parents âgés. Cette relation qu’ils entretiennent avec leurs parents est une relation d’entraide, particulièrement au contact du corps de ces derniers. Leur conscience évolue dans le déroulement des différentes actions, ils perçoivent la vieillesse de façon plus optimiste. Une  évolution des actions dans les romans se voit par le changement au niveau de la narration, le ton varie de l’optimisme au pessimisme, ou de manière plus nuancée. Le résultat de l’analyse des deux romans sur le travail de la mémoire des personnes aînées présente le fonctionnement de celle-ci. Le souvenir positif son parent permet de construire le portrait de cette personne vieillissante. De plus, la facilité des parents à se remémorer les souvenirs dans les romans est un indice de leur état, ainsi que des effets de la vieillesse. Le travail que fait la mémoire est varié d’un individu à l’autre. Si la mémoire a des failles ou si le corps est affaibli, la filiation est un repère important dans la vie des aînés. Cette filiation apporte un lien qui mûrit avec l’épreuve à surmonter. Le repère pour le parent aîné est le soutien maximal que son enfant peut lui offrir, afin d’accroître son bien-être. Le soutien du parent aîné est important et il faut être conscient que l’implication apporte des changements dans la vie de l’enfant. Les soins impliqués sont souvent à long terme et prennent de leur temps. Les émotions occasionnées sont fortes.


Médiagraphie :


GRECH, Catherine. Perte, déchéance et enfermement. Image de la vieillesse dans le roman québécois. McGill Library and collections, 2009, Montréal. Thèse trouvée dans Érudit Promouvoir et diffuser la recherche, 14 février 2011, [en ligne], p. 18 à 29, p. 35 à 41, p. 55 à 72, p. 93-94, p. 114 à126, p. 146 à 167, p. 173 à 176.

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[1]  GRECH, Catherine. Perte, déchéance et enfermement. Image de la vieillesse dans le roman Québécois, p. 28.
[2] GRECH, Catherine. Perte, déchéance et enfermement. Image de la vieillesse dans le roman Québécois, p. 40-41.
[3] Fontanel, Sophie. Grandir, p.13.
[4] GRECH, Catherine. Perte, déchéance et enfermement. Image de la vieillesse dans le roman Québécois, p. 40-41.
[5] Fontanel, Sophie. Grandir, p. 24.
[6] GRECH, Catherine. Perte, déchéance et enfermement. Image de la vieillesse dans le roman Québécois, p. 41.
[7] Fontanel, Sophie. Grandir, p. 37.
[8] Roth, Philip. Patrimoine, p. 11-12.
[9] LALIVE D’ÉPINAY, Christian. Les représentations de la vieillesse dans les récits autobiographiques de personnes âgés, p. 235.
[10] LALIVE D’ÉPINAY, Christian. Les représentations de la vieillesse dans les récits autobiographiques de personnes âgés,  p. 235.
[11] SIMARD, Catherine, Identité, vieillesse et société, p. 26.
[12] Roth, Philip. Patrimoine, p. 13.
[13] GRECH, Catherine. Perte, déchéance et enfermement. Image de la vieillesse dans le roman Québécois, p. 27.
[14] Roth, Philip. Patrimoine, Gallimard, p. 166-167.
[15] Fontanel, Sophie. Grandir, p.110-111.
[16] Fontanel, Sophie. Grandir, p. 23.
[17] GRECH, Catherine. Perte, déchéance et enfermement. Image de la vieillesse dans le roman Québécois, p. 117.
[18] GRECH, Catherine. Perte, déchéance et enfermement. Image de la vieillesse dans le roman Québécois, p. 124.
[19] Fontanel, Sophie. Grandir, p. 11-12.
[20] GRECH, Catherine. Perte, déchéance et enfermement. Image de la vieillesse dans le roman Québécois, p. 116-117.
[21] Roth, Philip. Patrimoine, Gallimard, p. 79-80.
[22] Roth, Philip. Patrimoine, Gallimard, p. 43.
[23] Roth, Philip. Patrimoine, Gallimard, p. 172.
[24] GRECH, Catherine. Perte, déchéance et enfermement. Image de la vieillesse dans le roman Québécois, p. 117.
[25] GRECH, Catherine. Perte, déchéance et enfermement. Image de la vieillesse dans le roman Québécois, p. 56-57.
[26] JELLAL, Mohamed et WOLFF, François-Charles. Aides aux parents âgés et allocation intra-familiale, p. 863- 864.
[27] Fontanel, Sophie. Grandir, p. 20.

[28] COPUS, David. Vos parents vieillissants et vous. [http://www.cmha.ca/bins/content_page.asp?cid=2-70-73&lang=2]
[29] Fontanel, Sophie. Grandir, p. 64.
[30] Roth, Philip. Patrimoine, Gallimard, p. 217-218.
[31] Roth, Philip. Patrimoine, Gallimard, p. 67.


[1]  GRECH, Catherine. Perte, déchéance et enfermement. Image de la vieillesse dans le roman Québécois, p. 28.
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